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LÀ-HAUT, TORTUES

"... l'ironie du prisonnier qui s'échapperait grâce à son bourreau : le noeud, bien que la fenêtre soit trop petite pour permettre toute évasion." 

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Antonin Chenuel

Symbole nancéien dissimulé par la popularité de la place Stanislas, la porte de la Craffe est la première porte de l’histoire de Nancy, au même titre que l’unique vestige des fortifications antérieures à celles de Vauban. Ayant été construit sous plusieurs époques, cet édifice regorge de lieux insolites, créés par l’ajout ou le retrait de formes architecturales diverses au fil du temps. L’un d’eux fait donc l’objet de cette installation, il se trouve sur la gauche de la porte, et semble être un lieu tampon, précédant l’accès à la terrasse sur la partie haute de la tour. 

Il est possible d’y trouver quelques accroches-vélos, ainsi qu’un pan de mur courbe appartenant à une tour, percé de minuscules ouvertures.

La plus accessible est ainsi celle mise en valeur au travers de cette intervention artistique. Ce lieu a été choisi, car même si la porte de la Craffe fait désormais partie intégrante de moments festifs de nos jours (guinguettes, festivals…), peu sont ceux qui connaissent réellement l’histoire de ce lieu. Les tours symboliques de cet édifice ont été érigées en 1463, soit une centaine d’années après la construction de la tour centrale, et ont servi de prison et de salles de torture jusqu’au milieu du XIXème siècle. 

Les espaces ont-ils de la mémoire ? Est-ce que le passé les tache à jamais ? L’enjeu est d’apporter une nouvelle lecture aux visiteurs, et laisser transparaître l’horreur du lieu sans, même qu’ils n’aient à franchir ses portes.

L’installation se veut d’apporter un imaginaire sombre à travers une intervention concise et minimale. Il s’agit également de confronter la dimension ridicule de ces ouvertures face à l’immensité des tours, qui étaient clairement des fenêtres de cachots. La notion de franchissement, liant l’ensemble des installations de cet enseignement, est détournée sous l’ironie du prisonnier qui s'échapperait grâce à son bourreau : le nœud, bien que la fenêtre soit bien trop petite pour permettre une évasion.

La mise en œuvre de cette installation consistait à tresser une ficelle de chanvre de la hauteur des tours, soit 38,4 mètres (un peu plus de 9 fois la dimension de mon salon), en un nœud de pendu qui lie l’ouverture au sol. La sémantique de l’emprisonnement est amenée par un tressage sous forme de chaînes. Le tout forme un nœud épais et robuste qui semble avoir été utilisé pour l’évasion d’un prisonnier…

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